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Château GRAAF / STREVERSDORP - Montzen (Syndicat d'initiative trois frontières)

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Château Graaf/Streversdorp (Montzen).


Ce remarquable château médiéval est implanté au creux d'un vallon, traversé par le Streversdroperbach, affluent de la Gueule.

Bien souvent, et à tort, il est aussi appelé "Château Graaf".

D'après les dires, sa construction daterait de la fin de l'époque carolingienne, vers 915, du moins pour la partie centrale, la plus ancienne.

Le premier des possesseurs dont on ait gardé le nom est Egidius de Triversdorp en 1275, et qui était au service du duc Walran III pour aider à apporter un peu de calme dans la région.
Dans un acte du duc de Brabant et du Limbourg, Jean I, on cite un certain Aegidius de Drevelsdorp en 1292.

Je ne vais pas, ici, vous citer tous les noms des propriétaires, mais chose intéressante est le fait que ce château ait apartenu, de 1431 à 1530 à la famille Horrick, et de 1530 à 1810 à la lignée directe ou indirecte des Van der Heyden dit Belderbusch, dont le premier s'appelait Jacques et était drossard de Baelen.

Mais le plus populaire des Belderbusch était sans conteste, le baron Gaspard Antoine de Belderbusch qui est né le 10 janvier 1722 au château de Streversdorp.
Il étudie le droit à Louvain et était au service du souverain de Cologne appelé Clemens-August de Bavière.

En tant que premier ministre, il influenca énormément la vie politique du pays et on peut affirmer qu'aucune décision n'était prise sans le consentement de Belderbusch.

Sa plus grande oeuvre fut la création de l'académie de Bonn en 1777, qui devient Université en 1784.

Le fait d'avoir été nommé comte par Joseph II pour services rendus, est à l'origine de la confusion du nom du château souvent appelé château Graaf (Graf en allemand signifie Comte).
En 1810, le domaine a été vendu par un neveu de Gaspard-Antoine, Charles-Léopold van der Heyden gen. Belderbusch à Arnold-Antoine Thiriart dont les fils Florent Thiriart donna le domaine en héritage au Baron Gaston de la Rousselière.

Ce dernier vendit Streversdorp en 1908 à Charles Janne Dothée (d'Othée depuis 1948) dont la veuve et les enfants le vendirent en 1986 au propriétaire du château de Lontzen.

Protégé par de larges douves, il est accessible par un pont de pierres à trois arches menant jadis au pont-levis.

L'ensemble, de plan quasi carré, est ponctué aux angles N-0 et S-0 de tours circulaires du début du 16e siècle, l'une robuste et basse, l'autre élancée et haute, malheureusement en ruines.



Au centre de la construction, un robuste donjon du 13e siècle, abritant la maison-forte primitive. Massif et élevé en maçonnerie de moellons de grès, il compte actuellement trois niveaux au-dessus des caves éclairées par une seule fente verticale. La porte du château parait dater du 16e siècle. Dès qu'on l'a dépassée, on atteint l'escalier en chêne, de style Louis XIII, dont le garde-corps comporte de fort importants balustres tournés.

Il faut aussi mentionner le curieux pavement en jettes d'une pièce qui remonte au 12e ou 13e siècle. Ce pavement est formé de lames de terre cuite posées sur chant, en lignes ; obliquement et alternativement dans un sens puis dans l'autre.

Sous le plancher d'une pièce du rez-de-chaussée, on peut voir une profonde oubliette, humide et sombre où, sans doute, bien des prisonniers et brigands ont souffert et gémi. Sous une tour du donjon, un autre cachot du même genre a été conservé dans son état primitif.

Au premier étage, une extraordinaire salle voutée en berceau, dite salle de chasse, antérieurement recouverte de peintures murales du 16e siècle, le décor associant rinceaux d'acanthe, animaux, personnages et fleurs aux couleurs vives. Là, un chien prenant un lièvre, ailleurs, un personnage, un amour, des dames en hennins et par-ci, par-là, des banderoles aux inscriptions en bas-allemand tracées en caractères gothiques. L'humidité provenant de la défectuosité des toitures a malheuresement tout abiré au cours du dernier siècle. De ces fresques très rares, il ne reste plus rien si ce ne sont quelques reproductions ou photographies dans des ouvrages spécialisés dont un est à votre disposition au Syndicat d'Initiative.

+ dans notre rubrique PHOTOS Streversdorp a été classé comme site par Arrêté royal du 12 novembre 1954.

Sources: "LES DELICES DU DUCHE DE LIMBOURG de Guy POSWICK" - (1951).
© foto: wikipedia.org